1. |
Ninon
02:51
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Ninon, Ninon
Mon cœur qui salive
Car tu ne me dis
Ni oui, ni non
Un si beau nom
Qui sonne si bon
Mais au fond, mais au fond,
J’n’ai ni oui, j’n’ai ni non
Le plancher su’l’quel tu gis
Le même que notre première nuit
Est maintenant infecté de sang
Et comme toi me semble grimaçant
En attendant que je dégrise
Je pose ton cœur de guenon
Dans tes mains devenues toutes grises
Et si froides, Ninon
Ninon, Ninon
Mon cœur à la dérive
Car tu ne me dis
Ni oui, ni non
Un si beau nom
Mais qui fait faux bond
C’est si long, c’est si long
J’n’ai ni oui, j’n’ai ni non
Est-ce que c’est parce que t’es morte
Que tu ne m’ouvres plus la porte
Je te vois laide et qui grimace
Ta langue verte qui m’agace
Malgré la tension apparente
Tu restes là indifférente
Ton cœur à l’abandon
Dans ton sang froid, Ninon
Ton horrible nom
Relents moribonds
Même si c’est non
Dis oui Ninon
Scandale infect
Mais mon cœur floribond
Reposera sur ta tombe
Toute froide, Ninon
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2. |
Mambo Cinco Estrellas
03:28
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j'ai envie de soleil
de vacances sans pareil
et la place la moins chère
fera bien sûr mon affaire
L'europe c'est pour les riches
pi aux U.S. ‘sont toutes fous
J’irai sûrement pas à Nice
Finir en d’sous d’un dix-huit roues
parlez-moi pas de la Chine
destination sinorama
j'irai pas m'frotter l'échine
din bed-ins Made in China
quoi qu'c'est moins pire
qu'le moyen-orient
moi j'veux d'la beer
pi des femmes en même temps
j'pense à queq’chose d'exotique
de plus chaud qu'la Baltique
dans le genre thématique
tendance réchauffement climatique
peut-être une croisière
mais j'suis du genre mal de mer
anyway j's'rais amer
de fréquenter vos grands-mères
j'cherche un exil confortable
un bon hôtel dans l'sable
pas juste un asile minable
a'ec des gros qui sent l'yable
parce que t'sais j'quand même pas
la Banque Mondiale
c'est pas moi qui colonise
à coup d'hôtels leurs plages
J'voulais juste être cool
Fak j'ai fait ma valise
pi j'parti dins antilles
l'hôtesse 'tait ben amicale
dommage qu'i'ait pas eu d'escale
mais j'me suis réconforté
comme j'ai vite fait de m'rap'ler
qu’là-bas elles seront nombreuses
à se battre pour mon porte-feuille
et comme de raison
ça n'a pas été long
aussitôt sorti d'l'avion
une p'tite m'a montré sa maison
j'ai pas dit un mot
'est déjà toute nue
sa mère était en haut
j'l'ai payée pi j'su v'nu
ça' juste été bizarre après
comme j'sortais dans rue
la Créole me suivait
v'là un flic qui tape dessus
i m'dit pardonnez-nous m'sieur
jamais elle vous r'dérangera
c'est juste una puta
elle s'ra bientôt sous d'autres cieux
i' m'a am'né à l'hôtel
Mambo Cinqo Estrellas
et comme j'débarque i' m'appelle
pour gringo j'ai marijuana
j'ai dit oui volontiers
et comme j'attends la galette
i m'dit s'tu veux pas rembarquer
et bah sors la palette, yo!
J'voulais juste être cool
fak j'suis rentré dans’ villa
et j'en r'venait pas
c'est qu'avant Katrina
c'était un orphelinat
faut dire qu'la nature
fait parfois bien les choses
j'profite d'la température
sans risquer la tuberculose
puis des pêcheurs insolents
sont venus se mettre les pieds dans l'eau
i'ont pogné leur élan
et monté dans leurs pédalos
j'ai dit woo un instant!
pi j'ai ap'lé l'proprio
c'était pas dans l'dépliant
de cotôyer ces clodos
la marine est venue
et ils sont r'partis
moi j'retrouvais la vue
absente de cette infamnie
si i'ont faim ces pauvres cons
ici c'est plein d'restaurants
si i' veulent du poisson
ben i' prendront mes restants
comme si l'tourisme
profitait pas à tout l'monde
c'est quand même un autiste
qui nettoie ma chambre en seconde
pour les expropriés sans toit
mes pensées cordiales
si la lumière d'mon hôtel
ne vous laissent que cinq étoiles
J'voulais juste être cool
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3. |
Le saut de l'ange
03:55
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J'ai jamais pensé
à tout l'mal que je t'ai fait
jamais pensé
qu'un jour ça me reviendrait
j'me promenais jaloux
juste comme un chat qui s'en fout
puis tout d'un coup
te v'là pas encore debout
c'est tu ça qui me dérange
ou ben l'fait que j'pas un ange
qui vole à ta fenêtre
quand tu ne dors pas
J'ai jamais pensé
que les cris que j'entendais
étaient les tiens
quand j'pensais c'était les miens
je te vois toute nue
d'ici où j'su, en bas d'la rue
un clown te mange toute crue
encore plus vite qu'il est venu
c'est tu ça qui me dérange
ou ben l'fait que j'suis pas l'ange
qui t'amène au septième ciel
ce soir quand tu ne dors pas
J'ai jamais pensé
que toute l'alcool que je buvais
comme elle te saoulait
au point où tu m'vomirais
maintenant qu'j'suis assez saoul
c'est là que j'débarque chez vous
puis dans un bruit sourd
le clown embrasse mon marteau lourd
c'est tu ça qui te dérange
ou ben que j'fasse le saut d'l'ange
du haut d'ta fenêtre
pour que tu ne t'endormes plus jamais
J'ai jamais pensé
au comment ça finirait
aplati sur ton trottoir
que tu r'gardes comme un miroir
je sens plus mon corps
maintenant que je suis mort
et tu m'regardes d'en haut
en en demandant encore
c'est tu ça qui me dérange
ou ben que je n'suis qu'un ange
qui remontera tout près d'ta fenêtre
pendant qu'un autre te baise, qu'un autre te baise déjà
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4. |
L'amour dans l'formol
04:54
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Du ciel menstrué
Coulaient des reflets doux
Je m'étonnai de voir gluer
De larmes son corset d'août
m'avancant, d'un pas lent
sur la plage paludéenne
une bouteille dans ma main et une
pelle dans l'autre
t'en fais pas, maman j'ai bien regardé autour
pour m'assurer que les collines rouges
justifiaient mon retour, ce détour
et je pense à ce jour
de mon horrible enfance
où je t'ai vu enterré
ma maitresse dans la cour
qui respirait toujours
Sous un ciel étouffé
comme un entrecuisse chaud
J'entendais se bouffer
Et s'y perdre les oiseaux
et mon cœur bavait toute sa haine
juste comme une hyène
et l'azur, d'un bleu vaseux
jouissait de plaisirs oiseux
et mon cœur qui suait ses veines
sur la rive sidéenne
pleurait d'une joie achilléenne
sa folie brève et belle et vaine
Attelés des entraves
De dantesques visions
Une ruine, une épave
devint mon cœur ahuri
ma maitresse qui m'sourit
qui bave lorsqu'elle m'sourit
Saoulé d'indicibles métaphores
Et son sexe inodore
me débattant sous d'ébats lents
Affolés par les goélands
Je l'ai vu tout avalant
mes fantasmes emballants
À l'ombre de tous ces arbres
Comme je fonce sur la plage
je reconnais l'allée étroite
vermeille et écarlate
comme son corps s'anime lentement
et me prend par devant
personnellement j'ai toujours préféré
les amours aux amants
et nos cœurs s'enflammant
Réchauffant infamant
Je l'étrangle prudemment
Et l'enfante étrangement
L'abreuvant tout en même temps
Qu'elle me pompe sciemment
Des raisons et des appâts
Que ma raison ne comprend pas
Mais que diable jaspinent ces larmes
étouffées dans ce vacarme?
Il me semble reconnaître ma mère
et ses ivresses amères
Mais, ne t'en fais pas môman
je passe de bons moments
Dans notre lit des abysses
assouvissant tous nos supplices
sous nos airs impavides
d'amoureux morts livides
comme on déshabille
nos deux âmes qui gambillent
sous ce ciel abimé
et nos cœurs animés
morts!
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5. |
Le jours des poubelles
06:10
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Doucereux ou doucement
Y’a qu’les sourds qui savent pas qu’tu mens
Tu parles beaucoup trop ce soir
Plus que tout, ne le dis pas
Ne dis surtout pas que tu m’aimes
Comme si j’attendais rien qu’ça
Ca fait longtemps, que j’voulais te le dire
Pi ben comme t’es là, et bah voilà
On avait l’habitude de traîner
Pi de se dire foutrement rien
‘part sors le vin
C’est tu moi ou la lune louche?
Pas déjà l’heure qu’on se couche?
Sors ton vingt
Tu te mettais toute belle
Pi pas pour moi je le sais trop bien, encore
On avait l’habitude de trainer
Le jour des poubelles, juste pour être là
J’ai pas encore saisit toute l’importance
Contenue dans tes évidences
J’ai pas encore aucune confiance
Dans tes nuances
Pi j’t’entends déjà penser tout en bas
Si t’es pas content, la porte est là pi
Fous-moi l’camp
Fait longtemps que j’veux t’el dire
Fait longtemps j’voulais te le dire
Que j’ai pu rien à te dire
Ne m’dis pas que je ne suis pas tendre
On dirait que t’attends juste ça
Que j’passe mes nuits à t’attendre
Ca fait longtemps que je nous vois pourrir
Pi ben comme t’es là, et ben voilà
On avait l’habitude de trainer
Dans tes nuages insolents
À ciel ouvert
C’est tu moi ou la lune louche
Sous les applaudissements sombres
Du tonnerre
Dans la ruelle
Atterrissant sous les briques sales des murs d’Montréal
Encore
Dans un coup de foudre
D’une immense tempête
Aussi démente qu’obscène
Et son rire gras
J’ai pas encore saisit toute l’importance
Contenue dans tes évidences
J’ai pas encore aucune confiance
Dans tes nuances, cadences, fluences, tendances, séances
Pi j’t’entends déjà penser tout en bas
Si t’es pas content, la porte est là pi
Fous-moi l’camp
Ces beaux gens que tu fréquentes
Et qu’il te faut absolument
Rien de plus vrai, tu penses j’te mens
Je suis mieux indépendant
Indépendamment de toi
Je suis mieux en t’attendant
Que quand je t’ai devant moi
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6. |
Sweet sweet girl
03:14
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I know she's my girl
I know she's my girl
Sweet sweet girl,
Won't you ever put me down,
She's my girl, and I dare you proove me wrong.
Leave me now and forever i'll be gone.
Cause she's strong, boy she's strong.
And I'm down boy im down.
I know she's my girl
I know she's my girl
Sweet sweet girl, won't you ever leave my head
Quit me now , and i'll cry until I'm dead.
I'm not brave, you can walk upon my grave.
Cause she's done, boy she's gone.
And I'm down, boy I'm down.
The girl is on my mind,
I'm so happy that she's mine.
The girl is on my mind
I was hoping youd be mine
And she is mine
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7. |
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Des années sans le faire
lui creusent les os
noyées dans la bière
ou d'un bain chaud
Des larmes caressent
et lui creusent les joues
est-ce l'âge qui agresse
ses souvenirs jaloux?
le masque lourd s'affaisse
sur son visage gris pâle
relief d'une sécheresse
d'un désert grippal
L'insoutenable légèreté du cul
des peines et des misères
lui creusent les dents
des baisers des hivers
des sucettes cependant
i'est encore temps
la solitude et les yeux grands
des gens laids qui font l'amour
et l'attendent bêtement
des années dans le fer
lui creusent le dos
Addict aux somnifères
Il espère le rideau
Mais entre deux verres
et une migraine sévère
Sous le couvert aurifère
Planent ses vœux pervers
Les poumons-ons-ons-ons goudronnés
Son pauvre cœur tanné
n'est qu'un ouche d'acné
Des cicatrices sur les fesses
des varices qui confessent
ses complexes qui blessent
à coup d’bleus sa vieillesse
Prends don' ton temps
tu feras un beau vieux
oh, les gens laids qui font l'amour
et s'affolent bêtement
- C’était la joie
Puis le silence Jean
Il se lève du bar
Et sors dans la rue
- Y’a rien d’ouvert John
Les panneaux signalent
Le chemin suggéré
Mais il n’y va pas
- Les rues humides
Glissantes et obtues
S’obstinent entres elles
Où vont ses pas, mais que cherche-t-il Jean?
-Je n’en sais rien John
Dans ce pauvre quartier minable
Avec des tapis sur les trottoirs
Des détours insensés
et des sourires insensibles
Et ses larmes dérisoires, il semble qu’il n’aille nulle part John
- Ohh mais est-ce, est-ce
une travailleuse du sexe que j’aperçois au nord Jean?
-Bien vu John, bien vu. Il semble d’ailleurs qu’il l’ait vu lui aussi
- Oh mais regardez-le bifurquer de sa route ici. Sa démarche trahit ses ambitions Jean, regardez-le, il semble que sa tête détonne à chaque pas qu’elle fait vers lui
-Comme il a peur de la voir partir John!
-L’appellera-t-elle? L’appellera-t-elle
- Oh le voilà qui s’approche John !!
- Ses yeux s’inclinent,
Lourdes arabesques,
Leurs pieds s’agitent
Puis disparaissent
Mais regardez moi ses fesses mignonnes
- Et lui ses beaux mots
- Ses maladresses!
-ses politesses
-ohhh Johhnnnn
Tous ses regards
Tous laids
Sur ses hanches
Qui cognent
Des années sans le faire
lui creusent le dos
noyées dans la bière
ou dans un bain chaud
on l'a retrouvé nu
les quatre fers en l'air
les gens laids qui font l'amour
et qui meurent gaiement
et qui meurent
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8. |
T'es une ruelle
06:26
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|||
T’es une ruelle pi toutes
Les chats et les chattes le savent
Pi toutes les sales le savent
Que toutes les chats et les chattes sont sales
T’es une ruelle qui s’lave
Mais t’es une ruelle qui bave
T’es une ruelle pi toutes les sales le savent
Que t’es une ruelle qui s’lave
Que t’es une ruelle qui bave
T’es une ruelle pi toutes les sales
Le savent que les sales le savent
Que toutes les chats sont sales
Pi toutes les chats le savent que t’es sale
T’es une ruelle pi toutes
Les chats et les chattes le savent
T’es une ruelle pi c’pas grave
Pass’ t’es une ruelle qui s’lave
Pi toutes les chats le savent
Que toutes les chats le savent pi toute
Que toutes les sales le savent
Que t’es juste une ruelle sale
Tes mains puantes et dégoulinantes
Ta tête ce gros dépotoir
Ta peau hideuse et ton bavoir
Pour cacher ton cœur plein d’crasse
Toute l’eau sale des égoûts
Et les rats qui s’y accouplent
La gueule plein d’viandes avariées
T’es une ruelles pi toute
Les chats le savent que t’es sale
Pi toutes les sales le savent
Que toutes les chats et les chattes le savent
T’es une ruelle qui s’lave
Mais t’es une ruelle qui bave
T’es une ruelle pi toutes les sales le savent
Que t’es une ruelle qui bave
Pi toutes les rats le savent
Que toutes les rats le savent pi toute
Que toutes les sales le savent
Que t’es juste une ruelle sale
Le jus d'poubelle me saoule
Comme tu me dégoûtes
Je vois l'essence coûler
et je mets le feu dans ta bouche d'égoûts
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9. |
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Nettoie avant qu'elle arrive
J'habite dans une chambre à l'envers
Un truc dans son oeil
Ca doit être de la poussière
Un truc dans ses yeux
Elle doit être en colère
J'pense que j'commence a vieillir
(Je dois commencer à être plate)
J'pense que jcommence a vieillir
(Je dois manger mes petits pois)
Un truc dans son oeil
Ca doit être d'la poussière
Un truc dans ses yeux
Elle doit être en ciboire.
Nettoie la calice de dompe
Nettoie avant qu'elle arrive.
J'habite dans une chambre à l'envers.
J'pense que j'commence a vieillir
(Je dois commencer a être plate)
J'pense que j'suis en train de vieillir
(Je dois manger mes légumes)
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Les Brûlés Montreal, Québec
« Les brûlés, c'est un projet qu'ils ont fait en chest avec leurs bobettes su'leurs têtes de violon désaccordées. Oui, ils
sont toujours trop chauds trop vite et ça finit toujours par le jeu de la porte-patio. Les Brûlés, ca a changé les gars. Danny est devenu père et Johnny péruvien. Pis moi, j'ai juste hâte d'aller sauter en parachute avec Guillaume Lemay-Thivierge»
-Fati Boom Boom, chat du band
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